Dernière mise à jour le 25 Janvier 2024
L’histoire des voitures électriques peut se diviser en six périodes distinctes :
Les premiers véhicules électriques (VE) au monde sont antérieurs aux voitures essence, avec des prototypes qui émergent en Hongrie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni autour des années 1830. On considère souvent que le premier véritable VE est celui de l’inventeur américain William Morrison créé vers 1890.
Les VE modernes ont émergé à la fin du XXe siècle, en réponse au choc pétrolier de 1973 et aux préoccupations croissantes en matière de climat. À partir de l’arrivée de la Toyota Prius en 1997, les années 2000 ont marqué la réémergence et le développement des véhicules hybrides, jusqu’au lancement du premier VE produit en masse en 2010 : la Nissan Leaf.
Depuis, le marché français de la voiture électrique a enregistré une croissance exponentielle des ventes. En 2022, les VE y représentaient 21 % du total des ventes, soit presque le double de leur part de marché deux ans plus tôt. Alors que le monde cherche à réaliser sa transition vers un avenir durable et que l’UE vient d’interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035, l’avenir s’annonce radieux pour la mobilité électrique.
Les véhicules électriques (VE) n’ont commencé que récemment à concurrencer les moteurs à combustion interne (MCI) pour l’avenir de la mobilité, alors qu’ils existent pourtant depuis plus d’un siècle. La longue histoire des VE a connu de nombreux rebondissements.
Beaucoup de gens ignorent qu’au tout début du XXe siècle, il y avait plus de VE que de véhicules essence (MCI) en circulation. Cette prévalence a toutefois été bouleversée quand la ligne de montage de Ford a démocratisé l’accès aux voitures de tourisme. Ford, galvanisé par le fait de savoir que l’essence était beaucoup plus disponible que l’électricité, a construit un moyen de transport alimenté à l’essence qui allait rester plus d’un siècle.
Alors que certains ont continué d’expérimenter ponctuellement avec la mobilité électrique dans les décennies qui ont suivi, ce n’est qu’à l’avènement du XXIe siècle que les VE ont refait surface. Vingt ans plus tard, les VE ont bel et bien fait leur grand retour.
L’histoire des VE est intéressante et truffée de rebondissements qui ont façonné cette technologie naissante. Cet article donne une vue d’ensemble de l’histoire des véhicules électriques, de l’état actuel de la mobilité électrique et des prévisions pour l’avenir en matière de révolution des VE.
L’histoire des voitures électriques peut être divisée en six périodes distinctes : les pionniers de la mobilité électrique (1830-1880), la transition vers des moyens de transport motorisés (1880-1914), l’avènement du moteur à combustion interne (1914-1970), le retour des véhicules électriques (1970-2003), la révolution électrique (2003-2020) et le tournant dans l’industrie (à partir de 2021).
Au début des années 1800, une série d’avancées technologiques dans le développement de moteurs et batteries a conduit à la création des premiers véhicules électriques par des pionniers de l’ingénierie et de l’automobile, de part et d’autre de l’Atlantique.
Dès les années 1830, des inventeurs en Hongrie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis ont concentré leurs efforts sur la combinaison de ces avancées technologiques pour créer un véhicule à moteur. Bien que le sujet fasse débat, beaucoup considèrent que les premières voitures électriques ont été produites à petite échelle entre 1828 et 1832.
En fonction des sources consultées, la réponse peut être Robert Anderson, Ányos Jedlik, Sibrandus Stratingh, Thomas Davenport, Gaston Planté ou William Morrison. Regardons cela de plus près.
Le premier véhicule électrique aurait été présenté lors d’une conférence industrielle en 1835 par un inventeur britannique du nom de Robert Anderson. Son véhicule utilisait une batterie jetable alimentée par du pétrole brut pour faire tourner les roues.
Robert Anderson n’était pas le seul à se lancer dans cette quête de la mobilité électrique. À peu près à la même époque, un scientifique hongrois, Ányos Jedlik, et un professeur néerlandais, Sibrandus Stratingh, ont inventé des modèles de véhicules électriques. De l’autre côté de l’Atlantique, Thomas Davenport, un forgeron américain devenu inventeur, aurait inventé les parties intégrantes du moteur électrique à l’origine de la première voiture électrique.
Il ne s’agissait toutefois que de prototypes de chariots électrifiés qui roulaient à une vitesse maximum de 12 km/h, étaient difficiles à diriger et possédaient une faible autonomie. Dans les années 1860, un physicien français du nom de Gaston Planté a inventé la première batterie rechargeable au plomb et à l’acide : une percée majeure pour la mobilité électrique. Ce n’est toutefois qu’à la fin des années 1880 que ces inventions (batteries et moteurs électriques) ont été assemblées par le pionnier de la mobilité électrique, William Morrison, pour créer le premier « véritable » VE.
Aux États-Unis, la première « véritable » voiture électrique a été fabriquée par William Morrison, un chimiste de Des Moines, dans l’Iowa. Son véhicule était une calèche Surrey traditionnelle (populaire au XIXe siècle en Amérique) transformée pour accueillir une batterie. La calèche électrique de William Morrison pouvait transporter au maximum 12 personnes et allait à une vitesse maximum de 32 km/h.
Au moment du passage au XXe siècle, de nombreuses personnes ont commencé à remplacer leurs chevaux et calèches par des véhicules motorisés. Par conséquent, l’automobile a rapidement gagné en popularité et la bataille pour l’avenir de la mobilité a commencé. Les solutions alors disponibles ? La vapeur, l’essence ou l’électricité.
À cette époque, ces trois options se côtoyaient à parts pratiquement égales sur les routes américaines : environ 40 % des véhicules roulaient à la vapeur, 38 % étaient électriques et seulement 22 % roulaient à l’essence.
Les véhicules à vapeur avaient gagné en popularité depuis les années 1870 et étaient légèrement majoritaires sur le marché des États-Unis lors du passage au XXe siècle. Ils ont toutefois rencontré des revers majeurs qui ont fini par conduire à leur perte. Les véhicules à vapeur nécessitaient un temps de démarrage allant jusqu’à 45 minutes et d’être alimentés constamment en eau, ce qui limitait leur autonomie. En fin de compte, alors que la vapeur était fiable pour alimenter en énergie les usines et les trains, elle ne s’est pas révélée pratique pour les véhicules personnels.
Environ à l’époque où William Morrison travaillait sur sa calèche électrique, Gottlieb Daimler et Carl Benz développaient en 1886, au même moment en Allemagne, les premières automobiles à moteur à combustion au monde. Ces voitures essence nécessitaient cependant que le chauffeur passe des vitesses et démarre le véhicule avec une lourde manivelle. Elles étaient aussi beaucoup plus bruyantes que leurs cousines électriques ou à vapeur, et émettaient des éléments polluants dans leurs fumées d’échappement.
Par rapport aux deux autres types de véhicules sur le marché, les voitures électriques étaient une solution compétitive. Elles n’émettaient pas d’éléments polluants indésirables, ne nécessitaient pas de changer des vitesses et n’avaient pas de long délai de démarrage. Cela signifiait qu’elles étaient aussi plus faciles à conduire et plus silencieuses.
Par conséquent, les voitures électriques sont rapidement devenues populaires auprès des citadins pour qui l’électricité était facilement accessible et cette popularité s’est accrue à mesure que plus de personnes accédaient à l’électricité.
Cette popularité a retenu l’attention de nombreux pionniers de l’époque : Porsche a développé la première voiture hybride au monde tandis que Thomas Edison s’associait à son ami et ancien employé, Henry Ford, pour fabriquer un VE abordable.
Cette dynamique s’est toutefois lentement éteinte, avec la création de la ligne de montage économique de Ford et la plus grande disponibilité de l’essence.
Les VE ont été éclipsés par l’introduction du moteur à combustion interne (MCI), produit en masse. Avec la Ford Modèle T, les voitures essence sont devenues largement disponibles et abordables.
Et après la découverte de pétrole au Texas, l’essence est devenue bon marché et accessible pour beaucoup de gens, alors que l’électricité n’était disponible que dans les villes. Au cours des 30 années suivantes, les véhicules électriques ont peu évolué et ils avaient pratiquement disparu du marché vers le milieu des années 1930.
L’essence bon marché et abondante, ainsi que les améliorations incessantes du moteur à combustion interne ont freiné la demande pour des véhicules alimentés par d’autres carburants et ont renforcé l’hégémonie des véhicules essence. De ce fait, la voiture électrique est restée en dormance pendant près de la moitié du siècle.
Dans les années 1970, la hausse du prix du pétrole et les fortes pénuries d’essence qui ont culminé avec le choc pétrolier de 1973 et l’embargo d’Arab Oil ont suscité l’intérêt d’une moindre dépendance aux hydrocarbures de la société.
Les constructeurs automobiles, sentant ce revirement sociétal, ont commencé à explorer des solutions de carburants alternatifs pour les véhicules, notamment les voitures électriques. Par exemple, General Motors a créé un prototype de VE urbain et même la NASA a participé à mettre la solution en avant avec son rover lunaire électrique qui est devenu le premier véhicule habité sur la lune. Les véhicules électriques souffraient cependant toujours de plusieurs inconvénients par rapport aux voitures essence, notamment leur autonomie et vitesse de pointe limitées, ce qui compliquait leur vente aux consommateurs.
Pourtant, le désintérêt du public n’a pas découragé les scientifiques et les ingénieurs qui ont continué à chercher. Au cours des 20 années suivantes, les constructeurs automobiles ont modifié des modèles populaires pour créer des variantes électriques, en espérant améliorer les batteries et obtenir une autonomie et une vitesse de plus proches de celles des véhicules essence.
L’un des principaux tournants a été l’introduction de la Toyota Prius. Lancée au Japon en 1997, la Prius est devenue le premier véhicule électrique hybride à être produit en masse. Elle a été commercialisée à travers le monde en 2000 et a rencontré un succès immédiat. Depuis, la hausse du prix de l’essence et la préoccupation grandissante en matière de pollution au carbone ont aidé à faire de la Prius le modèle hybride le plus vendu au monde.
Cependant, le réel tournant pour les voitures à batterie électrique s’est produit en 2003, quand deux entrepreneurs, Martin Eberhard et Marc Tarpenning, ont identifié une occasion à saisir.
Après avoir constaté l’évolution de la capacité des batteries lithium-ion lors d’une entreprise précédente, Martin Eberhard et Marc Tarpenning ont fondé Tesla Motors en 2003. En 2006, la start-up de la Silicon Valley annonçait qu’elle allait lancer la production d’une voiture de sport électrique qui pourrait parcourir plus de 320 km avec une seule charge.
Le succès rencontré par Tesla suite à cela a incité beaucoup de gros constructeurs automobiles à travailler sur leurs propres véhicules électriques. Nissan a donné le ton avec le lancement de sa Nissan LEAF en 2010. Cette voiture 100 % électrique et zéro émission allait devenir l’un des VE les plus vendus au monde de tous les temps.
Dans le même temps, de nouvelles technologies de batteries sont apparues sur le marché, aidant à améliorer l’autonomie des VE et à faire baisser le coût de leur batterie. Pour l’illustrer, le prix des batteries lithium-ion a baissé de plus de 97 % depuis 1991, en dépits d’une légère hausse du coût des batteries en 2022 du fait de la pression inflationniste et de la hausse du coût des matières premières. À son tour, cela a aidé à faire baisser le coût global des véhicules électriques, les rendant de ce fait plus abordables pour les consommateurs.
Dans les années qui ont suivi, presque tous les constructeurs automobiles du marché ont pris le train de l’électrique en marche et beaucoup d’entre eux ont pris l’engagement d’arrêter complètement la fabrication de voitures à moteur à combustion interne, en particulier dans la mesure où ils ne seront plus autorisés à les vendre dans l’UE à partir de 2035.
La croissance de la mobilité électrique, en particulier des véhicules électriques de tourisme, est profonde. Quelle que soit la métrique utilisée pour la mesurer (ventes de VE, nombre de VE en circulation, missions gouvernementales en matière de VE, pourcentage de VE dans le total des ventes de véhicules, ou simplement les engagements pris par les constructeurs automobiles en faveur de la mobilité électrique), il est indéniable que pour les gouvernements, la société et les consommateurs, la mobilité électrique jouera un rôle important dans le futur. Trois chiffres illustrent parfaitement cette tendance :
Cette croissance ne se limite pas non plus à quelques pays. À travers le monde, les ventes de VE ont connu une croissance continue sur tous les marchés majeurs, même si c’est en Europe que cette accélération a été la plus rapide. Bien que la Chine possède toujours le plus grand parc de VE en quantité, de nombreux pays européens stimulent leurs ventes et représentent la plupart des principaux marchés pour la vente de VE. La France reste légèrement en retrait par rapport à ses voisins européens, mais affiche toujours une solide croissance des véhicules 100 % électriques qui représentaient 13 % des ventes du marché en 2022. Toujours en 2022, les marques arrivant en tête des ventes en France étaient Renault (18 %), Tesla (15 %) et Peugeot (12 %).
La Norvège arrive en tête et a déjà presque complètement arrêté la vente de véhicules MCI. Le pays détient la palme de la meilleure pénétration des VE, avec près de 80 % des nouvelles voitures vendues dans le pays qui sont 100 % électriques. Il devrait atteindre la barre de 100 % de ventes de véhicules électriques dès 2025 : une première mondiale.
La Norvège sera sans doute la première à y arriver, mais elle ne sera pas la seule : à partir de 2035, tous les marchés automobiles européens passeront à l’électrique en raison de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques qui entrera en vigueur à cette date. Cette croissance rapide de la mobilité électrique, selon McKinsey & Company, signifie que nous avons déjà atteint un tournant ou le point au-delà duquel des effets importants et souvent irréversibles sont observés, en matière d’adoption des VE de tourisme au deuxième semestre 2020.
Et cette croissance ne semble pas près de ralentir de si tôt. Alors que les gouvernements, entreprises et individus se tournent vers un avenir durable, nombreux sont ceux à envisager les VE comme une étape intégrante de leur parcours de décarbonation.
Comme vous vous en doutez, en tant que leader de la recharge de VE en Europe avec pour mission de donner aux entreprises tournées vers l’avenir les moyens de construire un avenir durable, nous sommes plutôt optimistes sur la question de la mobilité électrique.
Alors que le saut de 1 million à 10 millions de VE en circulation a pu se faire rapidement, la prochaine étape sera plus longue. Le gouvernement français soutient la production de 2 millions de VE d’ici à 2030. L’Agence internationale de l’énergie (IEA) prévoit que le parc total de VE (à l’exception des véhicules à deux ou trois roues) passera d’environ 30 millions de véhicules en 2022 à près de 240 millions en 2030, atteignant une croissance annuelle moyenne d’environ 30 %.
Ce qui rend ce chiffre encore plus impressionnant, c’est que cette estimation de l’IEA est prudente. Ce scénario, qui figure dans leur rapport innovant sur l’adoption de la mobilité électrique dans le monde, ne reflète que les politiques existantes, les ambitions politiques et les objectifs légiférés ou annoncés par les gouvernements à travers le monde.
Par ailleurs, l’Union européenne a annoncé que tous les véhicules neufs vendus à partir de 2035 devraient être zéro émission. En France, il devient également de plus en plus difficile d’utiliser un véhicule thermique dans les grandes villes où des zones à faibles émissions (ZFE) sont mises en place. Et ces ZFE devraient s’étendre à un nombre croissant de villes dans un avenir proche.
Dans la même optique, de nombreux constructeurs automobiles ont déclaré leur intention d’arrêter la vente de véhicules thermiques dans certaines régions et de passer à l’électrique. Par exemple, Renault prévoit de produire 9 VE sur 10 d’ici 2030 et veut devenir zéro carbone d’ici 2040 en Europe et d’ici 2050 dans le reste du monde. Cadillac, Honda, Jaguar, Land Rover, Mercedes, Mini, Volvo et Volkswagen ont tous pris des engagements similaires.
Même si nous ne savons pas exactement ce que nous réserve le futur, ces tendances prises au regard d’une infrastructure de recharge de VE en constante évolution et d’une forte demande en véhicules électriques promettent un avenir radieux pour la mobilité électrique.