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mars 6, 2019 | Alexia Bickert
En 2018, une voiture vendue sur deux était soit électrique soit hybride rechargeable en Norvège. Une année record pour ce pays pionnier de la mobilité électrique ! Mais comment ce pays et ses 5 millions d’habitants ont-ils réussi à faire passer la voiture électrique d’un produit réservé à une élite, à un produit de consommation accessible au plus grand nombre ? Quelles leçons en tirer pour la France ?
Il est vrai que les pays Nordiques sont réputés pour leur longueur d’avance dans la prise de conscience du réchauffement climatique et pour leurs actions pour le climat. Ils ont par exemple augmenté de manière significative la part d’énergies renouvelables dans leur production nationale. D’ailleurs en Norvège, 95% des besoins en électricité sont produits grâce à des barrages hydrauliques. Et comment mieux utiliser une part de cette électricité propre et décarbonée que pour les transports ?
La Norvège est un pays précurseur de la voiture électrique. En effet dès les années 1990, le gouvernement norvégien a vu dans ce véhicule propre le futur de la mobilité. Il a donc multiplié, année après année, les réductions fiscales et avantages réservés aux conducteurs de voitures n’émettant pas d’émissions, afin d’encourager les Norvégiens à passer à l’électrique. Ainsi, aujourd’hui, pour l’achat d’un véhicule électrique, un Norvégien ne paye ni les taxes à l’importation ni la TVA, ce qui rend les véhicules électriques très attractifs, quasiment au même prix que les véhicules thermiques ! Par exemple, la e-Golf de Volkwagen est aujourd’hui à 335 400 kr (soit 34 275 euros) et son équivalent, la Golf Highline 1.0 TSI essence est à 322 200 kr (soit 30 412 euros). A titre de comparaison, en France, la e-Golf est à 42 090 euros (soit 36 090 euros après le bonus écologique du gouvernement de 6 000 euros), tandis que la Golf essence 1.0 TSI à 20 650 euros seulement.
La volonté du gouvernement norvégien de promouvoir les voitures électriques est toujours d’actualité : « Il devrait toujours être moins cher d’avoir une voiture sans émissions qu’une voiture traditionnelle » selon la ministre norvégienne du Climat et de l’Environnement Ola Elvestuen. Dans le cadre du Plan National de Transport 2018-2029, le gouvernement s’est d’ailleurs fixé comme objectif de bannir les ventes de véhicules thermiques d’ici 2025 dans tout le pays. Un objectif ambitieux et contraignant qui semble tout de même atteignable au vu des performances des ventes de véhicules électriques ces dernières années dans le pays.
Outre les mesures fiscales, les conducteurs de voitures électriques bénéficient d’avantages multiples qui finissent de les convertir à l’électrique : les voitures électriques peuvent par exemple être rechargées gratuitement aux bornes de recharge publiques dans un grand nombre de villes ; les conducteurs de voitures électriques ne payent pas les péages ni les ferrys ; ils bénéficient de 50% de réduction de frais d’entrée dans les centres-villes ; ou bien encore ils peuvent rouler sur les voies réservées aux bus. Des avantages locaux qui s’additionnent au confort de conduite qu’offre une voiture électrique, et auxquels les Norvégiens sont sensibles !
Cristina Bu, Secrétaire Générale de l’Association Norvégienne des Véhicules Electriques (NEVA) a dit lors de la dernière édition de rEVolution, (l’une des plus grandes rencontres européennes de la mobilité électrique organisée chaque année par EVBox), que « conduire électrique était devenu normal en Norvège ». « Le type de conducteur de voiture électrique a beaucoup changé ces dernières années : on est passé de geeks qui connaissaient tout sur le véhicule électrique et sur la recharge à des gens plus normaux aujourd’hui ». Les raisons de cette popularisation de la voiture électrique sont : les prix attractifs, les avantages mais aussi les recommandations. En effet, dans une étude de 2017 réalisée auprès de conducteurs norvégiens de véhicules électriques, 9 conducteurs sur 10 se disaient très satisfaits de rouler en voiture électrique. Selon cette étude également, un conducteur satisfait serait capable d’influencer trois personnes à passer à l’électrique. Un effet boule de neige dont on peut voir les fruits aujourd’hui.
Bornes de recharge EVBox en Norvège
Les chiffres ne mentent pas : les Norvégiens ont adopté la voiture électrique et ne peuvent plus s’en passer ! L’année 2018 a été une année record avec 39 158 véhicules légers électriques immatriculés en France. Cela représente certes seulement 1,5% du total des ventes de véhicules sur 2018 mais une croissance de 27% par rapport à 2017. Ainsi, avec une offre de véhicules électriques sans cesse élargie, des voitures de plus en plus adaptées au marché, un mix énergétique décarboné en France et une réelle volonté du gouvernement d’aller vers ce type de transport, on peut prédire que le véhicule électrique a de beaux jours devant lui en France !
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